le soleil fait fondre la brume
qui cache sous sa jupe une cité faite de secrets la dénommée Génocideville du sommet du pic de sa colline une citadelle veille avec ses canons emmurés derrière les pierres militaires se cachent les fantômes des séquestrés entre les rives rivales l'île prison fait sa trempette elle fait soleiller sa fosse commune le dépotoir de la diaspora en face des décideurs d’aujourd’hui sous un édredon de ciment dort le marionnettiste du malheur couronné de nymphes colorées au bord de l’eau l’église-souvenir du peuple dispersé et des maisons détruites des noirs baptisés dans le grand-havre déportés dans des camions d’ordures la brume se rassoit confortablement sur la capitale des goddamns où dort sans culpabilité le peuple de Génocideville
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Nous sommes ici réunies pour le dernier sacrement de Radio-Halifax Métro.
Tu en es aujourd'hui à ton dernier souffle, mais tu n’es plus vraiment avec nous depuis longtemps. Tu passeras bientôt à une autre fréquence, celle des souvenirs. J’ai le devoir de dire ces derniers mots pour toi. Je te ferai justesse, tu sais comment je t’ai aimée. Mais tu me connais, je me dois aussi d’être franche. Après tout, tu étais ma radio aussi et je dois maintenant t'enterrer. Je t’ai connue dès tes premiers pas, lors de mon adolescence. Tu étais alors qu’une étincelle dans les yeux d’une communauté dispersée et invisible. En pensant à toi, on pensait avoir un meilleur avenir où les francophones pourraient s’entendre et se trouver, marchander, et vivre, et tout ça dans la municipalité au complet en simultané, par la magie des ondes radiophoniques. Et on a travaillé fort. Je me rappelle des premiers test des ondes de radio au début des années 2000 avec des radios temporaires et des studios dans un placard au centre communautaire. Les gens voulaient tellement t’entendre que certaines avaient attaché des casseroles en cuivre à leurs radios pour mieux capter tes ondes encore un peu foetales. On avait hâte d’enfin arriver à ta naissance et commencer une nouvelle étape de nos vies, avec toi à nos côtés. Je t’ai perdue de vue pendant mes années noires, celles où j’étais loin de ma culture et où ma langue s'effritait tranquillement vers le néant. Pendant ce temps, tu étais en pleine croissance. Tu as eu des vrais studios. Tu a gagné tes propres sous. Le plus beau, c’est que dans le milieu de la plus grosse ville à l’est du Québec, tu as obtenu une vraie fréquence radio pour la communauté francophone, le 98,5 fm. Quand je suis revenue à la communauté, c’est toi la première qui m’a prise sous ton aile, dans le sous-sol d’une grande radio commerciale. Tu m’a donné un emploi en français quand j’en avais vraiment besoin, à essayer de vendre de la publicité sur tes ondes. J’étais tellement en voie d’assimilation quand je suis arrivée que je devais garder un dictionnaire anglais-français avec moi en tout temps pour être conversationnelle. Tu as eu la patience de me laisser retrouver ma place dans ma propre langue. Je pense que j’aurais trouvé une façon de me sauver moi-même si tu n’étais pas là, mais une radio communautaire, ça a le pouvoir magique de changer des vies de toutes sortes de façons. Tu as certainement changé la mienne. Mais les choses n’étaient jamais vraiment roses. Même dans tes plus beaux moments, tu as toujours eu une épine aux finances. Je le sais, pour l’avoir vécu, que c’est très difficile de convaincre les entreprises qu’un public qu’ils ne connaissaient même pas vaut la peine de cibler. C’est difficile de faire la de francophonie invisible de Halifax un meilleur investissement que toutes les autres radios commerciales, celles qui ont des côtes d’écoutes dans les centaines de milliers de personnes. Tu as eu des bons moments: des bons commanditaires, un appui généreux du feu M. Chagnon. Mais ce n'était jamais assez pour te sortir de la pauvreté. Tu étais à la merci du pouvoir économique collectif d’une communauté qui ne s’est pas encore trouvée. Ici, c’est un miracle si plus de 50 francophones se trouvent dans une salle, malgré le fait que nous sommes des dizaines de milliers de personnes. Et toi, ma pauvre, tu avais la tâche de nous rassembler tout en dépendant déjà de nous. On t’a piégée avec nos rêves d’avenir. Mais tu as continué de vivre. Et nous avons continué de croire. Tu n’allais pas bien. Tu n’as jamais vraiment décollé à ton plein potentiel. Tu as fais des choix bizarres dans tes relations communautaires. Je pense qu’à force de partager une bâtisse avec une grosse radio commerciale, tu as commencé à croire que tu devais être comme elle. Que tu devais te gonfler, et garder tes problèmes pour les intimes. Que parce que tu étais dans un centre urbain, que tu valais plus que les autres radios communautaires de la province, toutes rurales. Que c’était à la communauté de venir vers toi, et non toi vers nous. Croire en ce projet, notre radio, s’est vécu comme une addiction. Dès la première fois qu’on rêvait d’une francophonie tangible par le biais de cet outil, on y était accros. Au fil du temps, le high était moins bon, et on passait de plus en plus de temps à être frustrées et anxieuses, mais ça ne nous empêchait pas de continuer. Peut-être que si on essayait toutes un peu plus fort, on pourrait atteindre la joie du premier high. Croire, c’était plus fort que la réalité. C’était meilleur que la réalité. Mais une à une, on a commencé à se réveiller et briser le cycle de la dépendance. Nous avons pu nous admettre que malgré tout l’effort que chacune pouvait y mettre, notre radio continuerait sur son chemin vers une mort certaine. Nous avons dû mettre fin à nos relations avec toi afin de nous protéger du dommage que l’espoir en toi nous causait. La plupart sevraient complètement avec toi et cessaient même de t’écouter. Comme des 12-steppeusess, nous avons eu beaucoup de rassemblements pour parler de toi, de combien c’était difficile de ne plus t’avoir dans nos vies. “Je m'appelle Céleste et je suis une CKRHolique. “Nous avons partagé notre déception, nos peines et nos frustrations. Si une radio pouvait fonctionner sur des soupirs, des larmes, et du désespoir, tu aurais été comblée. Nous avons tenté de te sauver, d’intervenir. Nous avons essayé de te tendre des perches en t’achetant des publicités et en te proposant des projets. Nous avons proclamé que nous t’aimions bien mais que si tu continuais sur ce chemin, tu t’en allais vers une mort certaine. Mais tu n’as jamais vraiment voulu nous entendre. Peu importe les circonstances, tu demeurais convaincue que tu avais déjà le bon plan pour tout redresser. Même après des incidents majeurs, tu nous repoussais et tu insistais que tout était sous contrôle. Tu n’avais plus d’animateurs rémunérés, plus de web-diffusion, plus de personnel, plus de bon sens. Tu avais de plus en plus de dettes à des gros joueurs comme l’ARC et Radio-Canada . De moins en moins de gens étaient autour de toi, tu crevais de faim. Je ne comprends pas pourquoi tu n’as pas déclaré un état de crise totale, ou compris que tes méthodes ne fonctionnaient pas. Pourquoi tu as refusé d'écouter nos plaidoiries. Pourquoi tu as tenu à faire à ta façon, malgré la mort certaine que nous y voyions tous. On ne peut pas aider quelqu’un qui refuse d’être aidé. Ta maladie chronique a été longue et pénible à voir. Je t’en veux de t’avoir laissé mourir ainsi. D’avoir refusé d’admettre que tu étais en crise jusqu’à ton dernier souffle. C’est dégueulasse de faire ça à ceux qui nous aiment. Et maintenant tu nous réclames 100 000$ pour te sortir d’une tombe que tu as toi-même creusée. Si c'est même possible pour ma communauté de mobiliser autant de sous, est-ce que c'est à toi qu'on devrait les donner? Ce montant pourrait servir à des salaires, des projets, un avenir. Mais il ne servira qu’à payer pour tes fautes, celles que nous avons essayé de t’empêcher de faire, alors que tu te fermais les yeux et que tu te bouchais les oreilles. Si nous payons ta dette, nous repartirons à zéro le lendemain parce que tu n’auras pas plus de financement, et tu ne seras pas plus près de la communauté. Je ne te donnerai pas un sou, parce que je t’ai déjà assez donné de moi, et parce que j’ai fini d'être tonenabler. J’ai fini de jouer ce jeu avec toi. Si ça veut dire que cette fois sera ta dernière, ainsi soit-il. Si je dois moi-même pelleter la terre sur ton cercueil pour que ça finisse une fois pour tous, je le ferai, l'âme en morceaux. Je n'en peux plus de te regarder vivre comme ça. Mais ne crois pas pour un instant que je ne pleure pas ta mort. Je suis profondément en peine pour ce que nous allons perdre. Nous, haligéennes, vivons dans cette ville anglaise et nous avons peine et misère à nous retrouver là-dedans. Les enfants qui grandissent ici ne gardent pas l’identité culturelle de leurs parents, et sont perdues dans leur francophonies. La plupart des adultes viennent en fait d’ailleurs et ont choisi de venir s’installer ici à Halifax. Nous n’avons pas de quartier français, nous n’avons pas de point de repère. Nos espaces communautaires sont loin et mal fréquentés. Cette ville est pourtant ouverte à la francophonie, nous avons assez de francophones, francophiles, franco-capables et franco-cachés de toutes sortes pour vraiment vivre quelquechose ensemble. Être une vraie communauté. Toi, en couvrant tout cet espace géographique par la radio, tu avais le potentiel d’être la braise qui commence la révolution. Mais tu es entrée trop tôt dans le cimetière du potentiel raté de ma communauté. Un monument à toutes les choses que je continuerai à ne pas vivre ici. J’ai peur que ta faillite restera en nous sous forme d’une peur de l’innovation et des idées osées. À chaque fois qu’on proposera des nouvelles initiatives, j’ai peur qu’on invoquera ton fantôme pour nous faire peur et semer le doute en nous. On dira qu’on ne peut pas compter sur les francophones pour soutenir une initiative. On dira qu’on n’existe pas. Mais il faudra plutôt se rappeler qu’on a réussi à exister, un peu, pour un moment. Qu'aujourd'hui nous pleurons le suicide de notre radio chérie, mais que demain, peut-être, nous applaudirons un nouveau début. Qu’un jour, nous réussirons à nous retrouver. Que nous vivrons vraiment. Donc je lève un dernier verre à CKRH, notre radio qui vivra bientôt une mort prévisible et évitable. Que ton lègue soit une leçon pour nous, et que nous nous appuyons sur un réalisme pour faire fonctionner notre avenir. Que ta mort soit plus paisible que tes dernières années l’aient été. Adieu, CKRH. J’espère en aimer une autre comme je t’ai aimée toi. Photo: Céleste Godin 2015 chais pu quoi penser. chais pu quoi dire. j’disais justement à jonah l’autre semaine que j’feelais qu’on était tous placés comme juste avant la première guerre mondiale, armés au dents et mis dans des alliances interminables.pis que ça prendrait pas much pour qu’un powder keg faisse tout sauter. i mean, what do I know, chuis pas une spécialiste. chu juste une femme qui a peur assise dans son lit. mais still, c’est tu juste moi ou la troisième guerre mondiale pourrait être demain? paris c’est tu notre franz ferdinand? la ou le western world décide de s’en mêler ben comme il faut? pis what the hell que chuis supposé faire avec tout ca? changer ma photo facebook? pour quoi, pour quoi? si jme sens pas inspiré d'le faire, chuis tu une mauvais personne? pis si j’le fais ca veut tu dire que j’ignore toutes les autres choses dégeulasses qui se passent sur cette planète? what about les attentats à beirut, les syriens qui se font bombarder par tout le monde à tous les jours, la whole gaza strip, les filles volées par le boko haram, le monde en prison pour leurs croyances, les enfants qui fabriquent tous ce qu’on achète, les ours polaires noyés, les soldats qui violent des femmes au couteau, les fleuves empoisonnés, les assassinats au plutonium, les clitoris excisés, les avortements refusés, les artéfacts culturels détruits, le tiers monde de mon propre pays, les régimes militaires, les régimes religieux, le monde qui starve? le monde est à pleurer. pis ça c’est juste aujourd’hui, ça compte pas même toutes les blessure encore en guérison des massacres, des déversements de pétrole, des bombes nucléaires, des guerres, des nettoyages ethniques, des extinctions d'espèces, des extinctions de langue. j’veux juste dédjeuler. pis moi chuis une privilégiée dans tout ça, quoisse que chuis supposé faire? envoyer de l’argent? don’t get me wrong, chais que j’ai le privilège de ne pas me faire blower up demain pis d’avoir de l’eau propre à volonté, mais chuis du côté des pauvres par icette, le loyer c’est un quest continu. à qui t’envois ton cinquante piasses anyways pour que le monde arrête de violer des petites filles pis d’exploser tout ce qu’ils peuvent? à qui t’envois du cash pour que le monde avec les guns arrêtent de croire qu’ils font le travail de leur dieu ou de leur pays? pis si je chiale juste sur internet au lieu, ça compte-tu? si je me considère informée, c’est-tu assez? quoisse que chuis supposé faire, vendre mon stuff et joindre la croix-rouge? pis si dans une semaine, j’y pense moins, ça me rends-tu moins humaine ou plus humaine? pis si j’ai envie de rire à tous les jours, no matter what, c’est tu ok? j’veux pas passer mes journées à lires les nouvelles d’une planète qui se suicide. j’peux pas faire ça et aussi avoir la force de vivre. si j’veux juste focuser sur ma ptite vie, chuis tu un monstre? c’est pas comme si je peux personnellement carer assez pour toute arranger anyways. i mean, j’care. mais comment dans ma vie a moi j’peux arranger les ours polaires et la paix mondiale? really, j’voudrais juste dire bye à la terre pis aller vivre un une autre planète. mais l’espace est tellement grand que ma monkey brain peut pas même vraiment comprendre, pis chuis stuck icette, sur cette planète pleine de cons armés pis d’hommes qui pensent que quand c’est eux qui lancent des bombes, c’est différent. i guess que faut se laisser rire pareil pis focuser sur l’amour, ou whatever. mais j’ai peur pareil. pis chais still pas quoi faire.
Évidemment, tu aimes vivre ici. Malgré la fenêtre ouverte et mes invitations répétées de t'en aller, tu est encore dans ma chambre. So I guess qu'on va devenir des roomates malgré moi. Chais pas d'où tu es venue, et franchement, j'aimerais mieux ne pas le savoir. En fait, l'idéal pour moi serait qu'on se voit le moins possible. Tu peux utiliser mon miroir, je sais que t'aimes passer ta journée à te frotter les pattes en te regardant dedans. Mais quand c'est mon tour, dégage pis pense même pas à essayer de me parler en volant près de mon oreille. Pis trouve-toi un hobby, parce que j'en peux plus de voir ta silhouette collée sur mon Netflix. Tu peux pas avoir d'invités. La dernière fois que t'as invité tes amis, c'était vraiment pas cool. Pis greye-toi de la contraception ou bien familiarise-toi avec l'abstinence, parce que je refuse de dealer avec toi et tes bébés dégueulasses en plus. Fais-toi une faveur et oublie ton rêve de voir la lampe de plus près. J'ai pas envie de sentir ta carcasse grillée. So tu peux explorer ma chambre en loop jusqu'à ta mort inévitable et espérable. Quand tu sens ton temps venir, pas besoin de faire des grand discours. Vole jusqu'à dans la poubelle et attends simplement ta fin. Comme ça j'ai pas besoin de faire un balayage funéraire. T'auras pas ton damage deposit anyways. Man, j'ai hâte de vivre toute seule. Toutes photos: Céleste Godin 2015
Musique recommandée: Les Hôtesses d'Hilaire Cette semaine, il y a eu un incident qui a commencé avec un client qui commande un jus de pomme en français dans un avion, et qui a fini avec une escorte policière à l'atterrissage. Ce n’est pas la première fois qu’on fait des plaintes pour du service en français pour commander des boissons dans l'avion. En fait, on dépose constamment des plaintes. Plainte. Plainte, Plainte, Plainte. Plainte Être francophone, c’est tellement enrichissant. On apprend à remplir plein de documents. Cet incident, dans un avion de Porter, compagnie qui n’est pas assujettie aux même lois linguistiques que Air Canada, m’a marqué pour plusieurs raisons. D’abord, en 2015, c’est prendre un gros risque de ne pas avoir de service à la clientèle en français quand on est un compagnie pancanadienne. Même si Porter a des employés qui parlent le français, la chance de les avoir sur ton vol est laissée au hasard. Je ne vais pas commencer à déblatérer sur les 10 millions de francophones au Canada. Fais ton market research, Porter. On est là, on achète des billets d’avion, on se frustre quand on ne se fait pas servir en français, et on sait comment appeler les médias. Réveille-toi pis apprends au moins comment dire les choses de base en français: "jus de pomme", "ceinture" "range ton osti de ipad", etc. Si d'autres lignes aériennes peuvent faire des choses comme ceci pour les clients, toi tu peux apprendre à parler un peu de français. Cela étant dit, il y a une phrase clé dans cette histoire: “C'est un peu avant l'atterrissage, lorsqu'un des agents lui a donné une consigne de sécurité en anglais au sujet de son sac placé sous son siège, qu'il s'est senti davantage interpellé et qu'il a réagi en haussant le ton, semble-t-il.” Le monsieur en question a dit de l’incident “ J'étais émotif, et les 30 ans d'humiliation et d'arrogance que j'ai subis dans les avions et les aéroports me sont entrés dans le corps. J'étais au bord des larmes. Malgré toutes les plaintes, la situation se dégrade.” Ouain. Reste-t-il quelqu’un, en 2015, qui pense qu’on peut hausser la voix dans un avion sans conséquences? Même si on est justifiablement frustré après une vie de plaintes linguistiques qui s'accumulent dans nos veines, c’est une très mauvaise idée de hausser le ton à une agente de bord. Surtout si c’est en français, une langue qu’elle ne comprend pas, elle ne comprendra pas que tu es fâché parce que ce jus de pomme symbolise toute les luttes linguistiques que ton peuple n’a pas encore gagnées. Elle va croire que tu es un agressif dangereux. Et depuis 2001, on sait ce que ça veut dire. Donc il est important pour nous, francophones susceptibles aux frustrations constantes dues à l’incompétence linguistique de nos compagnies aériennes, de nous protéger. Nous devons rester calmes dans les avions et les aéroports, et sauver notre rage justifiée et la canaliser dans les bonnes places: Plaintes officielles, médias, Twitter. Si on faisait des vidéos comiques, ils comprendraient peut-être mieux nos causes. Alors comment faire? Voici mes 6 conseils de voyages pour francophones susceptibles: 1. Achète ton billet sur Internet Toutes les compagnies aériennes offrent du service à la vente en français. Ils sont moins cons que je pensais. Tu peux prendre le risque de les appeler, mais ils pourraient ne pas avoir d’agents francophones, ou il y en a juste un qui travaille aujourd’hui et ça prend forever. Tu risques aussi, en parlant à des inconnus, de souffrir d’insécurité linguistique s’ils ne comprennent pas bien ton accent. Sauve-toi de tous ces problèmes potentiels et achète ton billet sur Internet. 2. Baggage: Carry-on seulement D’abord, au cas où tu ne t’en étais pas rendue compte, les compagnies aériennes veulent nous faire payer pour le privilège d’avoir une valise avec nous. Non merci. Apporter une valise qui va en soute veut dire que tu dois interagir avec quelqu’un à l’aéroport. Ça veut dire prendre le risque de ne pas te faire servir en français, et de commencer à être fâché avant même d’être dans l’avion. Au lieu, apporte seulement un carry-on (désolé, mais “bagage de cabine” c’est trop laid, je refuse de l’utiliser), et tu te sauves aussi le risque de peut-être te faire servir en anglais si ta valise est perdue. Pas sur que tu peut tout faire rentrer dans une petite valise? Ça s’apprend. Oublie pas tes lunettes de soleil. 3. Pré-enregistrement en ligne Si tu t’enregistres en ligne, et que tu as juste un carry-on, tu peux directement aller à la sécurité quand tu arrives à l’aéroport. Tu peux essayer d’utiliser les petites stations à l’aéroport pour t’enregistrer, mais si elles sont toutes cassées, tu sais bien ce qui pourrait t’arriver. De plus, tu peux choisir ton siège lorsque tu fais ton pré-enregistrement. Il est très important de ne pas choisir une sortie de secours. Si ton agent de bord est unilingue, il ne pourra pas te donner les consignes de sécurité et tu vas devoir changer de place. C’est dangereux pour le niveau de rage. Choisis une fenêtre. Tu verras pourquoi tantôt. 4. Avant le vol: achète quelque chose à boire. C’est clair que commander des choses à boire dans les avions, ça peut faire déclencher toutes sortes de choses. Tu peux t’épargner de la situation entière en apportant ton propre jus de pomme. Le dépanneur dans l’aéroport ne pourra peut-être pas te servir en français non plus, mais tu seras trop occupé à être stupéfait par le prix que ça coûte pour te rendre compte de la langue dans laquelle on te saigne à blanc. Alternativement, apporte une bouteille vide et remplis-là après avoir passé la sécurité. Points bonus si c’est une bouteille d’eau d’un organisme francophone. 5. Dans l’avion: Le silence est d’or Si tu as bien fait tes devoirs, tu devais pouvoir entrer dans l’avion, mettre ton sac dans le compartiment, et t'asseoir à ta fenêtre. Mets tes lunettes de soleil et fait la muette. Les agents de bord n’ont pas besoin de te parler si tu mets ta ceinture, tu ranges ton stuff comme du monde, et tu ne mets pas tes écouteurs pendant le décollage. Tes lunettes de soleil disent à ton voisin que la conversation, non merci. Oublie pas de lire le pamphlet de sécurité et de compter les sièges entre toi et la sortie de secours. En cas d’urgence, tu pourrais faire face à des unilingues anglophones. Bois ton jus de pomme en tranquillité, relaxant en regardant défiler les nuages. Points bonis si tu écoutes de la musque en français sur le système de l’avion, contribuant subtilement à la présence francophone. Quand l’agent de bord passe pour offrir des boissons, fais semblant de dormir. 6. Après le vol Tu est arrivée à destination sans plus te frustrer sur nos problèmes francophones. Félicitations. Tu as conservé ton énergie, et tu es prête à mener ta prochaine lutte. Si tu te sens vraiment zen, tu peux tweeter la compagnie aérienne pour les remercier de t’être rendue à destination, en français. Oui, nous avons un devoir imposé en tant que francophones avertis de demander le service en français partout où nous avons droit, et partout ailleurs aussi. Mais si on en est rendus à se faire escorter hors des avions parce qu’une goutte de jus de pomme a fait déborder le vase de nos frustrations, nous avons besoin de prendre un pas de recul et une grande inspiration. Restons chill dans les avions, et battons-nous ailleurs. Toutes photos: Céleste Godin 2015
Si vous n'êtes pas au courant, l'industrie du film en Nouvelle-Écosse est en péril. Le gouvernement libéral veux drastiquement couper le crédit d'impôts sur les productions filmées en Nouvelle-Écosse, et a déjà tué Film & Creative Industries Nova Scotia, et donc plusieurs des programmes qui aidaient à développer les artistes et travailleurs émergents dans l'industrie du film. Ouch. C'est pas moi l'experte dans le dossier, mais Waye Mason, conseiller municipal de Halifax et très bien connu du milieu artistique fait une pas mal meilleure job à résumer la situation. Le 15 Avril, il y a eu une grosse manifestation pour faire de la pression auprès du gouvernement afin de changer le budget proposé. J'y suis allée. En plus que je viens de signer un contrat pour travailler sur une production, et cet emploi me permettra te continuer à vous écrire des histoires ici. Ce que j'ai vu était pas mal spécial. Si il y a des gens qui ont de l'expérience à faire bloquer toute une rue pour y installer des trailers, des lumières, une estrade, un système de son et des bons écrans, c'est bien l'industrie du film. C'était de loin la manifestation la plus organisée et confortable que j'aie jamais vue. Quand t'a l'habitude de filmer avec des centaines de d'acteurs et de figurants pour des longues heures, tu penses à tout. Et en plus ils ont le luxe d'avoir des faces que tout le monde connait pour faire des discours. J La meilleure chose que j'ai entendu en eavesdroppant c'est ceci: "ils sont surpris que la manifestation dure aussi longtemps. Ha! On est habitué de faire des journées de 18 heures debout!" Tu fuck pas avec l'industrie du film. Ils sont mieux organisés et cools que toi. Un modèle à suivre pour sur. Voici quelques-unes des choses que j'ai vues: |
À proposJe suis Céleste Godin Ici sont mes idées, des pensées pas rapport et du random junk. C'est kind of intéressant, hopefully. Note sur la langue utilisée:
Ce blog n'a pas honte d'utiliser des mots anglais ni d'inventer des mots. Afin d'alléger le texte, le genre féminin est utilisé. Le masculin est inclus lorsque le contexte l'indique. Le stuff que t'as manqué
January 2021
Les modes de stuff
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