C’est tu trop quétaine si je dis que Acadie Rock m’a sauvé la vie? Je suis arrivée à Moncton en catastrophe au début juillet. Fuyant la marée montante de mon assimilation avant de m’y noyer, je suis venue me sauver dans la capitale contre-culturelle de l’Acadie, question de me remplir les poumons d’air français et le toucher à ma culture de mes propres mains. C’était rough pareil. Parce que j’avais mal à mes Badlands. Parce que j’étais overwhelmed du contact constant avec mon peuple. Parce que si j’ai toujours été “l’Acadienne de Halifax”, then who the hell que j’étais astheure, “Une Acadienne parmi d’autres à Moncton”? Parce que cette crise existentielle shakeait mon âme plus que les centaines qui l’ont précédée. C’est au début de ma deuxième semaine que vous m’avez appelé pour m’offrir de participer à la Soirée poésie Gérald LeBlanc dans le cadre d’Acadie Rock. Thank god. J’ai quitté ma Nouvelle-Écosse adorée sous la prétention de pouvoir faire de l’art en français et me voilà, à quelques jours de mon arrivée, avec l’invitation de faire justement ça dans les mains. God knows ce que j’aurais fait de tous les sentiments que j’ai vécu ces premières semaines-là si je n’avais pas eu cette performance envers laquelle les canaliser. Sans tomber dans le cliché de l’art comme outil de santé mentale, j’peux pas nier que Acadie Rock m’a donné une prescription d’espoir quand j’en avais le plus besoin. Merci de m’avoir laissé dire mes affaires, devant un public qui mériterait un prix pour son attentivité malgré le hangover général qui est le trademark des 16 aoûts. Merci de me laisser faire ma thérapie culturelle sur l’autel du Temple Aberdeen, protégée par les esprits de tous ceux qui y sont passés avant moi. Merci de m’avoir mis juste après Gabriel Robichaud et son Manifeste Diasporeux, parce qu’un yang n’est rien sans son ying. Merci de n’avoir eu que de l’amour et de la compassion pour moi, malgré ma façon agressive et accusatrice de dépacter mon bagage émotif. Merci de m’avoir laissée être moi. C’était clair depuis le début qu'Acadie Rock allait être une étape importante de mon rehab linguistique, même avant que vous me tendiez la main pour me sortir personnellement de mon néant identitaire. Acadie Rock a toujours été “mon” festival acadien depuis son lancement, même si j’ai manqué les 4 premières éditions, ayant d’autres missions à accomplir ces 15 aoûts-là. Savoir que ce festival existait et célébrait le genre d’Acadie à laquelle j'appartiens était important pour moi.
Ce qui fait la magie d’Acadie Rock, c’est que ce n’est pas la célébration de l’Acadie de Moncton. Ce n’est pas faire les choses telles qu’elles ont déjà été faites. C’est créer des moments qui marquent, et célébrer le fait qu’on est en train de les vivre ensemble. C’est cette célébration de chaque moment vécu en collectivité qui fait qu’on fête l’Acadie autant dans un show d’humour que dans un tintamarre. Que nos icones sont autant Klo Pelgag en outfit de fruits que les Hôtesses d’Hilaire en costumes britanniques waveant un énorme drapeau acadien. Merci d’avoir organisé le festival que j’avais besoin de vivre. Merci de me faire entendre les artistes que j’ai admiré de trop loin, et de me mettre en pleine face ceux que j’avais besoin de découvrir. Merci de m’avoir donné une semaine spirituelle avec ma congrégation au temple Aberdeen. Merci d’inviter des médias d’ici et d’ailleurs afin qu’ils puissent être missionnaires de cette nouvelle vision de l’Acadie. Merci de m’avoir laissé grimper sur le toit du monde sans me demander de redescendre trop vite. Merci de me faire vivre Moncton à son meilleur. Merci de me donner ces heures magiques entre couche-tard. Merci de me laisser me saturer de tout ça. J’ai besoin d’Acadie Rock. Nous avons besoin d’Acadie Rock. L’Acadie a besoin d’Acadie Rock. Parce que c’est plus qu’un festival. Parce que c’est plus qu’une thérapie culturelle collective. Parce que c’est plus que la réincarnation de l’esprit du Kacho. Parce que c’est plus que la preuve vivante que la culture acadienne est tout sauf statique. Parce que ça sauve des vies. Parce que ça a sauvé la mienne. Merci, Acadie Rock. Merci.
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Des fois, t'as des invitations que tu ne peux juste pas refuser. Quand les filles et moi on revenait du lancement de mon exposition, et les boys de la Tide school nous ont invité à hanger avec eux pendant qu'ils travaillaient sur la mixtape CUTE, on pouvait pas dire non. Après avoir réfléchi à ce label et avoir écrit sur le sujet, je devais évidemment voir ce qui se passe là-bas! En plus d'espionner, on a même fini sur une des tunes, RAM (32 GB). J'ai pris des photos en studio itou, parce chuis nosy. La lancement officiel de CUTE est le 19 mars à 20h au bar Le Coude de l'Université de Moncton. Manquez pas ça! Des fois, des révolutions commencent dans la rue, avec des manifestants, des pancartes, et de la rage. Des fois des révolutions commencent dans un garage psychédélique, avec des guitares, des chansons et des micros. Cette fin de semaine, j'ai été voir la deuxième sorte. Le Tide school (studio B) a été hôte d'un show avec Dan Gaudet + amis, Quiet Parade, Rain Over St Ambrose, et Arthur Comeau . Tous les artistes viennent du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, ils ont tous des liens à l'Acadie, ça se vit ça se sent, mais personne a besoin de le dire constamment. Mélange de Par-en-haut et de Par-en-bas, comme ça devrait l'être. Voici la groovy soirée en images: Toutes photos Céleste Godin 2015
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À proposJe suis Céleste Godin Ici sont mes idées, des pensées pas rapport et du random junk. C'est kind of intéressant, hopefully. Note sur la langue utilisée:
Ce blog n'a pas honte d'utiliser des mots anglais ni d'inventer des mots. Afin d'alléger le texte, le genre féminin est utilisé. Le masculin est inclus lorsque le contexte l'indique. Le stuff que t'as manqué
January 2021
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